dimanche 24 février 2013

quelques photos de notre escale a Casa del Campo


dure après midi sur la plage








 

 





Vla bon vent, le joli vent - dimanche 24 février 2013

Chose très rare, quelques jours de vents du sud sont annoncés pour jeudi prochain jusqu'à la fin de la semaine. On se prend à rêver de traverser pour Puerto Rico avec un bon vent de travers...
En attendant ..on patiente...
Andre Loth nous sachant à Casa de Campo nous a fait la remarque que ce n'était pas le village le plus authentique qui soit. C'est vrai, en effet nous sommes à quai dans une sorte de complexe de luxe. Des mégas yachts rutilants nous tiennent compagnie, les bateaux de voyageurs font exception, le personnel en uniforme est abondant, disponible, mais aussi très accueillant. Autour du port, le long des quais l'architecte, un italien a imaginé une réplique de Portofino avec piacetta et arcades qui abritent des magasins "chicoss". Plus loin des quartiers résidentiels avec des grandes maisons, trop grandes surement, cachees dans superbes jardins . Les fleurs du frangipannier embaument l'air, les orchidées s'accrochent aux troncs des cocotiers, les arbres du voyageurs partagent les pelouses avec les fougères arborescentes. tout est beau, manucuré.  4 golfs se glissent entres ces zones. Sur les routes qui serpentent entre fareways et résidences les gens se déplacent soit en gros 4x4 soit en cart de golf ( c'est pour l'écologie....) A Altos de Chavon l'architecte a reconstruit un village perché, clin d'oeil à la Toscane avec ruelles et campanile. Mais la magie des campagnes florentines ne prend pas , malgré un amphithéâtre d'inspiration romaine de 5000 places, tout est factice et sans vie....
Nous on attend notre fenêtre météo, alors on musarde en cart de golf,on lit, on se baigne on discute, on bricole et le temps passe sans mal.
Hier on a eu droit a un superbe défilé de carnaval. Celui au quel nous avions assisté à Jarabacoa était ...provincial, celui de casa de Campo remarquable. L'histoire de l'ile d'hispanolia est racontée en déguisements, en tableaux et en grimes de personnages historiques. Mieux que des mots qui sont difficiles à trouver pour décrire ces couleurs et ces danses, nous mettons sur le blog des photos de ce défilé

vendredi 22 février 2013

Depart pour Puerto Rico

Un petit mot pour les proches qui suivent notre voyage et qui parfois peuvent s'inquieter.....
nous devions traverser vers Puerto Rico ce WE mais les conditions meteo ne sont pas terribles alors comme nous avons eu notre dose de problèmes nous préférons attendre jusqu'a jeudi où il semble qu'il y aurait une bonne fenêtre....Donc on va attendre tranquillement ici à Casa del Campo et se préparer pour passer le Mona Passage jeudi.
Notre moteur s'est très bien comporté avant hier et il nous semble que le bateau est en bonnes dispositions.
A Puerto Rico nous devrions retrouver Aparna et Guillaume qui seront là bas en voyage de noces.
et puis enfin nous aurons terminé ce long périple vers l'est et les Antilles nous attendront......avec nous le souhaitons des navigations plus faciles et plus plaisantes.

jeudi 21 février 2013

Casa de Campo 20 fevrier 2013

Apres 2 tentatives sans résultat nous avons réussi à partir de Boca Chica. Non sans peine. Ce n'était ni le bateau, ni le moteur, ni l'équipage qui n'étaient pas opérationnels mais la marine de guerre dominicaine qui nous a joué la petite musique des abus de pouvoirs.
Pour bien faire nous avions prévenu la veille au soir que notre départ était prévu pour mercredi et que nous souhaitions lever l'ancre au plus tôt et que notre despacho pour 8 heures du matin serait le bienvenu.....toujours à cause des vents.
En effet ceux çi adonnent du large mais s'essoufflent le soir et tombent la nuit venue, une légère brise de terre les remplacent, elle cede sa place à la mi journée à des vents plus ou moins forts venant du large. Ce cycle est quotidien. Vous comprendrez sans dessin que la navigation le long des cotes dominicaines en remontant au vent est plus facile à l'aube que l'apres midi...
'El commandante X' est un tordu .
À 8 heures il arrive à la marina de Boca Chica, il a nos despachos dans les mains, il nous dit ''je vous rejoins à vos bateaux '' vos bateaux car nous avons decidé de faire route avec Sacherlotte un voilier de 16 metres mené par Eric son propriétaire homme d'expérience et très disponible , dans les affaires d'elevage de poissons à Cartaghena en Colombie. Angelo italien son beau frère et lucho colombien qui complete l'équipage. À ....9 heures .....personne....à 10 heures le voilà le ''comandante X'' qui se présente accompagné d'une équipe cynophile de la lutte anti drogue. Le chien a du mal à grimper sur le bateau. Apres des hésitations le voilà reniflant sautant courant dans tous les coins de meijoceane , nada visiblement il a hâte de ressortir car plusieurs fois il tente de monter l'echelle du carre, a chaque fois son maitre le récupère pour qu'il finisse sa job comme le dise les québécois.
A 10 heures on largue les amarres.
Belle navigation voiles et moteur vagues de 1 m à 1,5m vent à 30 / 40 °
Arrivée à Casa de Compo à 17 heures
Le moteur a bien fait son travail : température à 2000 rpm - 75 °

dimanche 17 février 2013

Un dimanche à Boca Chica et chacun à sa place!

La marina Zar Par se trouve entre la ville de Boca Chica et St. Andres, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, Santo Domingo.
Pour rejoindre le centre de Boca Chica nous avons le choix entre la route ou bien emprunter un chemin qui longe la plage et fait environ 2 kms. Nous avons choisi le chemin. La première partie c'est la plage des habitants, des jeunes et des moins jeunes qui habitent le quartier, c'est la plage populaire. Des rabatteurs interpellent les passants les invitant à venir s'asseoir sous les paillottes, dans leurs troquets aux chaises et tables de bois de couleurs indéfinissables un peu bancales mais assez sympathiques. Des petites familles noires viennent passer la journée à la plage, mangent, dansent au son du meringué et de la salsa hurlant dans de gros speakers. Les enfants s'en donnent à coeur joie dans l'eau peu profonde. Tout se passe dans une ambiance caribeenne.
Dépassé cette série de troquets populaires, on entre dans la zone plus amenagée on sent la classe moyenne de Santo Domingo, chaises longues et parasols, les bikinis sont plus provocants et les séances de bronzage de rigueur. Des masseuses noires offrent leur services aux dominicains plus pâles et plus indifférents, des serveurs parcourent des kilomètres de plages plateau à la main pour apporter le cocktail ou le plat de poissons aux clients indolents. Plus nous nous approchons de la ville plus nous retrouvons des touristes Nord américains ou européens mais surtout des hommes d'un certain age, parfois bedonnants en quête d'aventures ou déjà accompagnés d'une jeunette. Il ne nous faudra pas un long moment d'observation pour se rendre compte que nous sommes en plein coeur de l'inacceptable et de l'abject: ce que l'on nomme le tourisme sexuel. Il se fait à ciel ouvert avec de jeunes et jolies filles noires. Nous délaissons cette zone qui nous déplaît au plus haut point et nous repartons pour la plage populaire.
Une terrasse, des tables bancales, des cocotiers, une eau émeraude, nous passerons un long moment les pieds dans l'eau, en sirotant un pina colada tout en regardant ces familles joyeuses et sympathiques.
Et puis il y a les nantis, les propriétaires de gros bateaux à moteur stationnés toute la semaine dans la marina et qu' un employé noir, la veille du WE, avant l'arrivée du patron frotte, astique,et bichonne. Ces gros boats ne sortent pas de la baie, ils s'ancrent dans une eau peu profonde ou se mettent aux abords d'une petite ile et passent la journée les fesses dans l'eau, le drink à la main.


Marianne
Meijoceane.blogspot.ca

samedi 16 février 2013

Faux depart

Un moteur doit pour donner le meilleur de lui même refroidir. Notre yanmar préfèré n'échappe pas à la regle. Cette introduction vous vous en doutez c'est pour vous dire que tout n'a pas été comme on l'aurait voulu.
Nous avons fait un premier départ après, avoir attendu trop trop longtemps de la marina di guerra notre "despacho" le jeudi 14 fevrier . une heure et demi de route : mer belle, peu vagueuse, petit vent de face, on double la pointe de la baie de Saint,Andres et on voit dans le lointain les immeubles de la Romana. On fait route voiles et moteur. Puis .....alarme moteur. Le Yannmar chauffe. Descente dans les entrailles du bateau, le diagnostic est vite fait : une durite du système de refroidissement est percée. Premier bandage avec un kit de réparation d'urgence. Le bateau redémarre et quelques minutes plus tard : nouvelle alarme et de nouveau la même durite qui fait des siennes...... Apres plusieurs tentatives et de multiples cautères, on se rend à l'évidence il faut retrouner à Boca Chica pour remplacer ce tuyau qui après une inspection plus sérieuse presente des craquelures un peu partout. Retour à la voile sous un faible vent arrière.... Pour les derniers cent mètres on se fait remorquer par un bateau moteur de la marina ZarPar.
Apres midi : changement de la durite et promenade par la plage à Boucan Chica( la musique est trop forte). Coucher du soleil à la terrasse bien agreable d'un bar
Vendredi 15 fevrier on attend la marina di guerra pour notre nouveau despacho qui arrive vers 8 heure. Depart en confiance, bon vent, houle raisonnable on s'abrite quelques minutes derrière la jetée du port commercial pour hisser la grand voile et on se lance voile et moteur car le vent est en face de nous. Moteur 2000 tours et .....l'alarme de chauffe du moteur de nouveau se met à buzzer... On stoppe le moteur et on empanne pour un retour vent arrière. Cecile avec brio à la barre, nous ramène au port.
À quai on commence avec l'aide precieuse d'Eric un français de Colombie de passage en Rep Dom à tout nettoyer, controler, à supputer....à changer l'impeller... Et essai du moteur en fin d'apres midi : à 1500 tours le moteur tourne comme une horloge mais quand on le monte en marche avant, le bateau solidement amarré, et que le regime atteint 2000 rpm de nouveau l'alarme se met à buzzer.
Samedi matin un mecanico de la marina vient deposer l'échangeur à eau qui joue un rôle semblable à celui du radiateur sur les voitures. La pièce n'a pas été démonté depuis 10 15 ou 20 ans, les boulons sont un peu grippés.....
C'est seulement Lundi prochain que nous saurons si le coupable se cachait là.
Le moral de l'équipage n'est pas au mieux.
Mais je me console en me disant que c'est un avatar dont les causes appartiennent sans doute au passé inondé de Meijoceane
Il ne faudrait pas que ça inaugure de nouvelles histoires mecaniques.












Boca chica Rep Dom,le 12 fevrier


voila la grand voile est reparée et elle a été remise à poste.
meijoceane est prête pour reprendre son voyage.
Nous sommes très attentifs à la météo car devant nous il y a encore un passage délicat: Mona passage entre la Rep Dom et Puerto Rico 100 miles nautiques à faire de nuit en partant de l'Ile de Saona.
après nous devrions rencontrer des conditions de navigation plus clémentes.....
nous avons profité de cette immobilisation forcée pour visiter un peu l'Ile, la première a avoir été decouverte par Christophe Colomb en 1492.
Une journée dans le quartier colonial de Santo Domingo la capitale où nous avons visité les vestiges de l'installation des espagnols. etonnant comment en moins de 20 ans ils avaient construits citadelle, cathedrale, fort etc......et decimé la population des Tainos, les indiens autochtones reputés pour leur accueil et leur gentillesse. En l'espace d'un demi siecle ils ont tous été éliminés....
puis nous sommes partis à l'interieur de l'île à Jarabacoa dans la montagne ; un peu le Chamonix d'ici. Il y faisait frais presque froid. cest le moment du Carnaval. il y avait donc des festivites. nous avons aussi fait une petite randonnée avec un guide pour decouvrir une grande cascade.

dimanche 10 février 2013

les Cayes , Haiti, 25 janv 2013

Petit retour sur notre visite à Cayes, 3ieme ville d\'Haïti,


Tout d\'abord, le départ de l\'île a vache se fait en prenant un bateau taxi, c\'est environ 45 minutes de traversée. Le départ est laborieux, le moteur tousse, cale, normal! c\'est la bouggie!! Nous sommes peu nombreux et le capitaine conduit son bateau à vive allure. On s\'approche et nous apercevons le rivage qui de loin donne plutôt l\'impression d\'une décharge d\'ordures plutôt qu\'un port où l\'on peut accoster et débarquer en toute sécurité En effet, aucun quai n\'existe. À quelques mètres de la rive, un petit bateau nous attend, il faut enjamber les bordées, il est plein d\'eau et vacille pas mal sur les vaguelettes, ce qui rend l\'exercice un peu plus périlleux et tomber dans cette soupe n\'est guère tentante. Contrairement à ce que l\'on pourrait penser, la 2ieme embarcation non plus ne se rend pas jusqu\'à terre, il reste quelques longueurs à franchir, mais ô surprise, le premier passager est pris sur le dos d\'un porteur, qui le dépose en haut du tas de détritus. Ma foi, il a dû demander une faveur! eh bien non, à chacun son tour à cheval sur le porteur. Scène d\'un autre temps assez cocasse, surtout lorsque c\'est le tour de mon frère, un peu lourd pour le dos, pourtant costaud de l\'haïtien porteur. Tout le monde regarde Vincent en équilibre et patapouf! le porteur échappe Vincent qui se retrouve les 2 pieds dans une mer des caraïbes peu ragoûtante. L\'assistance rigole un bon coup. Enfin, nous voilà à terre et remis de notre dégoût et de nos émotions, nous suivons Ashley, notre guide pour la journée. il nous emmène à travers des rues défoncées, des rues où de grandes marres d\'eau putrides stagnent probablement dû à des bris de canalisations. Tiens un homme en profite pour faire une toilette. Et à travers ces champs de batailles et ces gués de fortune, de gros 4x4 klaxonnent demandant le passage, des motos font de même en zigzaguant et frôlent les piétons qui faute de trottoirs doivent trouver le bon moment et le bon passage pour avancer et surtout éviter l\'accident.
Nous faisons un arrêt internet, étonnant, la connexion est bonne, puis un tour dans le marché qui ressemble à tous les marchés des pays du sud. Ensuite, une halte dans la cathédrale, où une messe est chantée, c\'est pour quelques instants, un havre de fraicheur et de quiétude qui apaise nos esprits troublés par ce pays déchiré par la misère et les malheurs, un monde pourtant si proche de nous!

Et c\'est le retour....même endroit, même porteur, même système archaïque....seulement les passagers sont plus nombreux et se pressent pour être sûr d\' avoir une place alors s\'installe un joli bordel qui va durer des heures, la lutte entre des passagers qui veulent une place et et les sacs de riz, de sucre, de ciment, Le placier lui, dans ce brouhaha s\'efforce à caser tout le monde sur un bout de banc. Mais voilà qu\'une femme rapporte une chaise en plastique vert pomme, la chaise ne trouve nulle place, alors qu\'à cela tienne, la chaise se retrouve sur la tête de la femme et lui fait un beau chapeau pour la traversée. Enfin, le bateau est à fleur d\'eau, impossible d\'en mettre d\'avantage, ah si un retardataire aux lunettes fumées et l\'air peu engageant genre tonton macoute exige une place, une femme lui cède et elle décide avec son sac de riz de redescendre.

Enfin le capitaine met le moteur en marche et on part dans un bateau chargée à pleine capacité et le moteur souffre... mais au fait, où sont les gilets ou les bouées de sauvetage?

Marianne


Marianne



jeudi 7 février 2013

Las Salinas Boca Chicas - 6 fev 2013



100 mn parcourus hier mercredi . On voulait partir de bonne heure car le vent était NE dans la matinée pour revenir a E à partir de midi .
La Marine De Guerra nous a fait attendre jusqu'à 8 heures pour nous délivrer notre " despacho" ou autorisation de sortie. Résultat nous avons eu le changement de vent avant la punta palenque . On a du tirer des bords ( voiles et moteurs) pour avancer.
L'après midi nous avons traversé la baie de Santo Domingo par mer calme et nous sommes arrivés à Boca Chicas à la brunante.
Fatigués mais contents  d'être là.
On a fait depuis la Jamaïque 400 miles le vent dans le nez. Vivement que ça change.
Quelques réparations, choses  normales sur un bateau, et  du tourisme c'est notre programme pour les jours a venir.

Marianne ma soeur veut que j'écrive " fatiguées" avec "ées" car les femmes sont majoritaires dans l'équipage .Ce sont  les nouvelles règles d'orthographes au Quebec


lundi 4 février 2013

Un grib peut en cacher un autre


Pour les non initiés les fichiers gribs sont des fichiers établis par la NOAA administration météorologique des USA pour les caraïbes et par d'autres administrations pour les autres parties du globe.
Avant notre départ de l'ile à vache - Haiti - nous avons pu prendre ces gribs qui nous ont conforté pour un départ mardi autour de 4 heures de l'âpres midi, pour une navigation de 155 miles nautiques jusqu'a l'ile de beata.
Le cap Beata comme tous les caps sont des endroits qui peuvent etre difficile pour nos petites embarcations car le vents et les courants accélèrent dans ces parages.
Pour les voiliers les passer vent arrière peut être même plaisant . Les traverser vent debout peut ne pas être une partie de plaisir.
Nous avons donc décidé de faire un mouillage juste avant le cap et attendre une fenêtre favorable pour le passer
Les navigateurs experimentés que nous avons consultés nous ont meme assuré que la nuit sur les cotes de Haiti un vent de terre nous pousserait tout en attenuant les vents d'Est.
Les gribs et les avis sont ce qu'ils sont....
Sitôt sorti de la protection de l'Ile à Vache une mer formée nous accueille avec des vagues de cote désagréables et un vent d'Est qui d'heure en heure monte en puissance . Stoïques on attend les vents de terre.... 3 jours après on les attend encore.
Nuit difficile pour les organismes de l'équipage en voie amarinage !!!
Cote navigation les problèmes commencent avec la drisse de grand voile bloquée avec seulement quelques brassées de toiles sortie....
On avance le vent dans le nez avec un moteur qui ronronne. Au petit matin ce n'est pas si pire alors on continue ....
Vers midi que nous ne sommes plus qu'à 12 miles de notre atterrissage , l'effet du cap Beata aidant la mer se lève, le vent forci, les vagues se creusent.
La surface de l'eau blanchie et les hauts des vagues moutonnent et se mettent à fumer blanc....
Les crabs pots et les filets sont habituellement repérables à la surface de l'eau car ils sont attachés à des bouteilles plastiques qui flottent. Ici nous naviguons dans 20 a 30 mètres d'eau et vu l'état de la mer il est impossible de voir quoique ce soit car rien que de mettre un oeil dehors une douche bien salée nous arrive dessus.
Puis
Alarme moteur, sifflement strident..... Le cap descend faire un point, difficile, les outils sont sortis , les capots moteurs sont ouverts, analyse et inspection, il fait une chaleur suffocante alors que le bateau est balloté en tous sens par les vagues l'encas du matin passe par dessus bord.
Avec le génois seul on arrive tant bien que mal a suivre une route ....Le premier diagnostic est rapide il n'y a plus de liquide de refroidissement le moteur a chauffé, mais un autre problème nous intrigue le sondeur devient fou ...il se passe quelque chose en dessous du bateau d'autant plus que le safran devient de plus en plus lourd, difficile à manoeuvrer. Les rafales de vent deviennent carrément fortes et tout d'un coup de genois se dechire en deux dans une survente, le bateau devient plus manoeuvrable
On dérive à 6 / 7 nœuds emporté par les vents et les vagues, poussé sans contrôle vers la cote. Les regards sont inquiets, la peur s'installe , on ne sait plus ou l'on a mis les instructions et procédures de secours, la mémoire se dérobe dans ces moments de panique les modes d'emploi de la nouvelle VHF et du Spot sont introuvables tout file trop vite, tout devient urgent, les silences et les paroles témoignent d'une frayeur certaine.
Il nous faut vite une remorque, un towing de quoi stopper cette fuite vers on ne sait où. On est à la frontière entre Haiti ou aucun service de secours n'existe et la république dominicaine mais nous sommes encore du cote Haiti, sans espoir de repartir on déclenche une procédure d'aide avec le 911 de Spot.
Pendant toutes ces longues minutes, en bas, vérification après vérification, apres avoir refait les niveaux, après des tentatives infructueuses pour repartir le moteur, le yanmar s'est mis à tousser et à repartir., Mais ses bruits sont inquiétants, une forte odeur de caoutchouc brulé remonte du bas, on fait du surplace , et même un cliquetis jusqu'alors inconnu se fait entendre de plus en plus fort.... On ne sait pas ce qui va se passer puis petit à petit alors qu'on reçoit de paquets d'eau dans le cockpit on réussi a tenir une route.
On a dérivé pendant plus d'une heure et on a fait pres de 7 miles dans le sens opposé à celui de notre point d'arrivée. En tout on mettra plus de 5 heures pour faire les derniers miles.
Pendant ce temps alors que la situation redevient plus gérable on a vite annulé les procédures de distress .
En vue du puerto de Cabo Rojo alors que la surface de l'eau redevient moins chaotique un avion des US Cost Guards nous survole. On entre en contact avec eux par le 16 à la VHF
Explications formalités identifications... Et remerciements
Une vedette de la marine de guerre de la république Dominicaine vient nous chercher pour nous indiquer un mouillage de l'autre coté du quai de chargement des minéraliers.
Cabo Rojo Marina di Guerra

atelier couture sur voile en plein soleil
Ils montent a bord. Salutations ....on est content de voir du monde, on fait les procédures de "check in"en Rep Dom.

Cabo Rojo : étrange plage bordée au nord par un ponton pour les cargos,au fond de la baie quelques barques de pêcheurs ,sur la cote une végétation arbustive basse marque par le. régime des vents forts, au loin un complexe industriel , une cimenterie, et en face de notre mouillage un bâtiment bas celui de la marine de guerre. Il fait chaud des que le vent tombe.
L'ambiance d'un film ou rien ne se passe .
Le commandante et ses hommes peu habitués à voir des strangeros sont particulièrement accueillants. Ils nous ouvrent un bureau pour nous connecter sur internet et même nous accompagnent en ville à Pedernales à 20 kms pour un avitaillement bien nécessaire après Haiti.
Sur le bateau on repart on recoud des voiles pourries par leur immersion pendant plusieurs mois lors de l’inondation du bateau en Jamaïque on change on nettoie et on regarde les gribs, éternels optimistes que nous sommes pour une prochaine étape vers Salinas.




Paradoxes;Ile à Vache ,fin janvier Haiti

Paradoxes,

Après plus de 30h de navigation sans dormir et malades, la mer étant houleuse et notre pied marin encore incertain, nous finissons par arriver dans une charmante baie à l'île à vache en Haiti, une ile sans route et sans moteur. Mais tels des pirates à l'assaut d'un navire, nous voilà repérés par une dizaine de petites pirogues conduites par de jeunes adultes, des gamins et même une femme. Le bateau n'est pas encore ancré que ces jeunes nous assaillirent en nous souhaitant la bienvenue et cherchent surtout à être le plus rapide pour se présenter dans l'espoir d'être le premier à décrocher un éventuel petit boulot. Les présentations se font, des prénoms qui nous surprennent sortis de je ne sais quel calendrier Beethoven, Wildore ou dom, Doudou, Pipi , Edison ...chacun d'eux essaient de nous vanter leurs mérites. Nous, nous sommes si fatigués que notre patiente est à bout et nous devenons aussi insistants en leur priant de partir. Il est 18h, on s'entend pour faire une petite sieste qui pour finir s'avéra être une longue nuit de sommeil puisque à notre réveil, oh surprise, nous avons fait le tour du cadran. Frais et dispos nous voilà prêt à répondre à nos demandeurs de petits boulots.



Quelques mots sur cette anse qui vaut bien un arrêt photo. Du côté tribord, une longue plage de sable bordée de cocotiers, des embarcations de tout genres sont accostées et on devine le village des pêcheurs qui se cache dans une forêt de palmiers. Sur l'autre rive, une colline où sont dissimulées de jolies petites maisonnettes blanches aux volets de couleur c'est Capitaine Morgan, l'hôtel du français, un "capitainerie Morgan" pas très sympathique. À la nuit tombante, l'une des rives est éclairée outrageusement, par un groupe électrogène et l'autre est dans la noirceur totale. Paradoxe de notre siècle, il n'y a pas d'électricité dans l'ile mais tout le monde a un téléphone portable Digitel dans sa poche, une borne est même installée dans le village. Ces petits appareils servent à l'occasion pour un éclairage d'appoint juste de quoi voir ce que nous avons dans nos assiette. Nous avons pu l' expérimenter grâce à Willdore ou Dom qui a eu la tache de laver le pont, et qui gentiment, nous a proposé de venir manger chez lui, nous nous sommes régalés avec un plat créole, du riz et du poisson braisé.
Dans cette nuit noire, nous avons pu goûter à cette vie simple, où la nuit étouffe tous les bruits où les gens autour de quelques braises se transforment en ombres chinoises où le mode de vie de nos sociétés est si loin d'eux mais si dépaysantes pour nous.

Le dépaysement fut aussi totale lorsque lundi matin avant que le soleil ne soit trop ardent, accompagnés d'Edison et de , nous avons pris le chemin du village Madame Bernard, parce que le lundi c'est jour du marché mais c'est aussi là que sœur Flora a son orphelinat. Sœur Flora est un petit bout de femme joyeuse et totalement dévouée à une centaine d'enfants dont une bonne vingtaine sont paralysés. Nous passons un bon moment à écouter sa vie passionnante, parsemée de toutes sortes de difficultés particulièrement financières mais aussi de cyclones dévastateurs , de morts d'enfants par le choléra. des malheurs mais aussi du bonheur de voir un enfant paralysé marcher, de voir ses petits protégés qui grâce à sa détermination ont réussi des études.
Vous parler du marché c'est aussi vous décrire un lieu, un moment si surprenant pour un étranger blanc, habitué à l'ordre, à l'abondance . Ici les étales sont à terre et les produits proposés sont en petits tas, on y trouve un peu de tout, des légumes, du riz, des médicaments. mais ce qui est le plus surprenant se sont les étales de friperies, le surplus, le déjà consommé de nos sociétés riches, de l'anorak de ski, aux chaussures à talons des année 70. Il fait chaud, ilfait soif mais pas de buvette, nos guides nous emmènent dans un espèce de réduit comprenant 3 chaises et une grosse glacière, le propriétaire des lieux vend des shoot de rhum blanc dans une même petite bouteille que chaque client se partage.
Pour le retour, il était décidé de rentrer en bateau pays, une barque avec un mat et une barre de bambou, une voile récupérée, encore là un grand moment à écoper, partagé avec des femmes heureuses de leurs achats.



Marianne