Petit retour sur notre visite à Cayes, 3ieme ville d\'Haïti,
Tout d\'abord, le départ de l\'île a vache se fait en prenant un bateau taxi, c\'est environ 45 minutes de traversée. Le départ est laborieux, le moteur tousse, cale, normal! c\'est la bouggie!! Nous sommes peu nombreux et le capitaine conduit son bateau à vive allure. On s\'approche et nous apercevons le rivage qui de loin donne plutôt l\'impression d\'une décharge d\'ordures plutôt qu\'un port où l\'on peut accoster et débarquer en toute sécurité En effet, aucun quai n\'existe. À quelques mètres de la rive, un petit bateau nous attend, il faut enjamber les bordées, il est plein d\'eau et vacille pas mal sur les vaguelettes, ce qui rend l\'exercice un peu plus périlleux et tomber dans cette soupe n\'est guère tentante. Contrairement à ce que l\'on pourrait penser, la 2ieme embarcation non plus ne se rend pas jusqu\'à terre, il reste quelques longueurs à franchir, mais ô surprise, le premier passager est pris sur le dos d\'un porteur, qui le dépose en haut du tas de détritus. Ma foi, il a dû demander une faveur! eh bien non, à chacun son tour à cheval sur le porteur. Scène d\'un autre temps assez cocasse, surtout lorsque c\'est le tour de mon frère, un peu lourd pour le dos, pourtant costaud de l\'haïtien porteur. Tout le monde regarde Vincent en équilibre et patapouf! le porteur échappe Vincent qui se retrouve les 2 pieds dans une mer des caraïbes peu ragoûtante. L\'assistance rigole un bon coup. Enfin, nous voilà à terre et remis de notre dégoût et de nos émotions, nous suivons Ashley, notre guide pour la journée. il nous emmène à travers des rues défoncées, des rues où de grandes marres d\'eau putrides stagnent probablement dû à des bris de canalisations. Tiens un homme en profite pour faire une toilette. Et à travers ces champs de batailles et ces gués de fortune, de gros 4x4 klaxonnent demandant le passage, des motos font de même en zigzaguant et frôlent les piétons qui faute de trottoirs doivent trouver le bon moment et le bon passage pour avancer et surtout éviter l\'accident.
Nous faisons un arrêt internet, étonnant, la connexion est bonne, puis un tour dans le marché qui ressemble à tous les marchés des pays du sud. Ensuite, une halte dans la cathédrale, où une messe est chantée, c\'est pour quelques instants, un havre de fraicheur et de quiétude qui apaise nos esprits troublés par ce pays déchiré par la misère et les malheurs, un monde pourtant si proche de nous!
Et c\'est le retour....même endroit, même porteur, même système archaïque....seulement les passagers sont plus nombreux et se pressent pour être sûr d\' avoir une place alors s\'installe un joli bordel qui va durer des heures, la lutte entre des passagers qui veulent une place et et les sacs de riz, de sucre, de ciment, Le placier lui, dans ce brouhaha s\'efforce à caser tout le monde sur un bout de banc. Mais voilà qu\'une femme rapporte une chaise en plastique vert pomme, la chaise ne trouve nulle place, alors qu\'à cela tienne, la chaise se retrouve sur la tête de la femme et lui fait un beau chapeau pour la traversée. Enfin, le bateau est à fleur d\'eau, impossible d\'en mettre d\'avantage, ah si un retardataire aux lunettes fumées et l\'air peu engageant genre tonton macoute exige une place, une femme lui cède et elle décide avec son sac de riz de redescendre.
Enfin le capitaine met le moteur en marche et on part dans un bateau chargée à pleine capacité et le moteur souffre... mais au fait, où sont les gilets ou les bouées de sauvetage?
Marianne
Marianne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire