lundi 4 février 2013

Un grib peut en cacher un autre


Pour les non initiés les fichiers gribs sont des fichiers établis par la NOAA administration météorologique des USA pour les caraïbes et par d'autres administrations pour les autres parties du globe.
Avant notre départ de l'ile à vache - Haiti - nous avons pu prendre ces gribs qui nous ont conforté pour un départ mardi autour de 4 heures de l'âpres midi, pour une navigation de 155 miles nautiques jusqu'a l'ile de beata.
Le cap Beata comme tous les caps sont des endroits qui peuvent etre difficile pour nos petites embarcations car le vents et les courants accélèrent dans ces parages.
Pour les voiliers les passer vent arrière peut être même plaisant . Les traverser vent debout peut ne pas être une partie de plaisir.
Nous avons donc décidé de faire un mouillage juste avant le cap et attendre une fenêtre favorable pour le passer
Les navigateurs experimentés que nous avons consultés nous ont meme assuré que la nuit sur les cotes de Haiti un vent de terre nous pousserait tout en attenuant les vents d'Est.
Les gribs et les avis sont ce qu'ils sont....
Sitôt sorti de la protection de l'Ile à Vache une mer formée nous accueille avec des vagues de cote désagréables et un vent d'Est qui d'heure en heure monte en puissance . Stoïques on attend les vents de terre.... 3 jours après on les attend encore.
Nuit difficile pour les organismes de l'équipage en voie amarinage !!!
Cote navigation les problèmes commencent avec la drisse de grand voile bloquée avec seulement quelques brassées de toiles sortie....
On avance le vent dans le nez avec un moteur qui ronronne. Au petit matin ce n'est pas si pire alors on continue ....
Vers midi que nous ne sommes plus qu'à 12 miles de notre atterrissage , l'effet du cap Beata aidant la mer se lève, le vent forci, les vagues se creusent.
La surface de l'eau blanchie et les hauts des vagues moutonnent et se mettent à fumer blanc....
Les crabs pots et les filets sont habituellement repérables à la surface de l'eau car ils sont attachés à des bouteilles plastiques qui flottent. Ici nous naviguons dans 20 a 30 mètres d'eau et vu l'état de la mer il est impossible de voir quoique ce soit car rien que de mettre un oeil dehors une douche bien salée nous arrive dessus.
Puis
Alarme moteur, sifflement strident..... Le cap descend faire un point, difficile, les outils sont sortis , les capots moteurs sont ouverts, analyse et inspection, il fait une chaleur suffocante alors que le bateau est balloté en tous sens par les vagues l'encas du matin passe par dessus bord.
Avec le génois seul on arrive tant bien que mal a suivre une route ....Le premier diagnostic est rapide il n'y a plus de liquide de refroidissement le moteur a chauffé, mais un autre problème nous intrigue le sondeur devient fou ...il se passe quelque chose en dessous du bateau d'autant plus que le safran devient de plus en plus lourd, difficile à manoeuvrer. Les rafales de vent deviennent carrément fortes et tout d'un coup de genois se dechire en deux dans une survente, le bateau devient plus manoeuvrable
On dérive à 6 / 7 nœuds emporté par les vents et les vagues, poussé sans contrôle vers la cote. Les regards sont inquiets, la peur s'installe , on ne sait plus ou l'on a mis les instructions et procédures de secours, la mémoire se dérobe dans ces moments de panique les modes d'emploi de la nouvelle VHF et du Spot sont introuvables tout file trop vite, tout devient urgent, les silences et les paroles témoignent d'une frayeur certaine.
Il nous faut vite une remorque, un towing de quoi stopper cette fuite vers on ne sait où. On est à la frontière entre Haiti ou aucun service de secours n'existe et la république dominicaine mais nous sommes encore du cote Haiti, sans espoir de repartir on déclenche une procédure d'aide avec le 911 de Spot.
Pendant toutes ces longues minutes, en bas, vérification après vérification, apres avoir refait les niveaux, après des tentatives infructueuses pour repartir le moteur, le yanmar s'est mis à tousser et à repartir., Mais ses bruits sont inquiétants, une forte odeur de caoutchouc brulé remonte du bas, on fait du surplace , et même un cliquetis jusqu'alors inconnu se fait entendre de plus en plus fort.... On ne sait pas ce qui va se passer puis petit à petit alors qu'on reçoit de paquets d'eau dans le cockpit on réussi a tenir une route.
On a dérivé pendant plus d'une heure et on a fait pres de 7 miles dans le sens opposé à celui de notre point d'arrivée. En tout on mettra plus de 5 heures pour faire les derniers miles.
Pendant ce temps alors que la situation redevient plus gérable on a vite annulé les procédures de distress .
En vue du puerto de Cabo Rojo alors que la surface de l'eau redevient moins chaotique un avion des US Cost Guards nous survole. On entre en contact avec eux par le 16 à la VHF
Explications formalités identifications... Et remerciements
Une vedette de la marine de guerre de la république Dominicaine vient nous chercher pour nous indiquer un mouillage de l'autre coté du quai de chargement des minéraliers.
Cabo Rojo Marina di Guerra

atelier couture sur voile en plein soleil
Ils montent a bord. Salutations ....on est content de voir du monde, on fait les procédures de "check in"en Rep Dom.

Cabo Rojo : étrange plage bordée au nord par un ponton pour les cargos,au fond de la baie quelques barques de pêcheurs ,sur la cote une végétation arbustive basse marque par le. régime des vents forts, au loin un complexe industriel , une cimenterie, et en face de notre mouillage un bâtiment bas celui de la marine de guerre. Il fait chaud des que le vent tombe.
L'ambiance d'un film ou rien ne se passe .
Le commandante et ses hommes peu habitués à voir des strangeros sont particulièrement accueillants. Ils nous ouvrent un bureau pour nous connecter sur internet et même nous accompagnent en ville à Pedernales à 20 kms pour un avitaillement bien nécessaire après Haiti.
Sur le bateau on repart on recoud des voiles pourries par leur immersion pendant plusieurs mois lors de l’inondation du bateau en Jamaïque on change on nettoie et on regarde les gribs, éternels optimistes que nous sommes pour une prochaine étape vers Salinas.




1 commentaire:

  1. salut les marins,

    un petit coucou du Felice (Isa et Philippe, rencontrés brièvement à Port Antonio)

    nous sommes heureux de voir que vous avez finalement pu partir avec votre bateau :-)

    nous sommes aux Iles Caïmans, c'est plutôt super joli, et nous partons dans qq jours vers Cuba

    Cécile, je n'oublies pas de te faire un petit mail avec les endroits bien sympas que nous avons visités

    bonne navigation à tous les 3

    bises

    Isabelle

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